"La prière des anges ? Les paradoxes du commentaire au Notre Père de Maxime le Confesseur"

International audienceLa "Brève explication du Notre Père" de Maxime le Confesseur suscite l’étonnement par sa dialectique outrancière de spiritualisation. La terre devient l’état d’immuabilité des doux et le pain, le pain de vie et d’immortalité préparé aux commencements du monde. Quant à la volonté de Dieu, c’est qu'on imite les anges. Comme la liturgie terrestre imite la liturgie céleste, toute la prière du Notre Père est vue comme une liturgie mystagogique. Le fidèle est appelé à avoir le régime de vie des anges : la liturgie devient la constitution civile du chrétien, car la liturgie dit tout un ordre de monde qui peut concorder ou non avec l’organisation politique et la démonstration de pouvoir. Il s’établit une hiérarchie des régimes politiques : la tyrannie (du diable) en bas, la πολιτεία (des hommes et des anges) au milieu, et la royauté (de Dieu) en haut. L’enjeu de l’imitation des anges engage l’efficacité de la prière qui repose sur trois principes : 1) une formulation verbale opératoire, 2) l’union de pensée avec le divin, 3) l’imitation active et participante. On retrouve en effet chez Maxime la philosophie de Jamblique exposée dans les "Mystères d’Egypte", 5, 26. L’article se termine par la traduction de trois extraits de la Brève explication (éd. Van Deun, l. 281-320 ; 519-549 ; 560-591)